Qotbi? Rien moins qu’une manière aujourd’hui universellement célèbre et  célébrée, un style singulier dont le nom de Qotbi est devenu le symbole  emblématique, le dépositaire universel. Bien évidemment, Qotbi s’inscrit  dans la lignée d’Henri Michaux et de Christian Dotrement. L’originalité  de sa démarche réside cependant dans cette perfection inédite vers  laquelle il a su porter cette union intime entre calligraphie et  peinture. Serait-ce parce qu’il émerge du sol d’une culture marquée de  toute part par le paradigme scripturaire arabe? Ou serait-ce parce qu’il  a pu saisir, mieux que nul autre plasticien, que mots, concepts, poèmes  ne peuvent s’épanouir ni révéler pleinement ce qu’ils tentent de nous  faire advenir, penser ou sentir qu’une fois accueillis et délicatement  abrités dans ces topiques colorées et soyeuses que leur offre  l’hospitalité caressante d’une peinture hautement savante? Aussi la  calligraphie n’est-elle jamais, chez Qotbi, un simple ajout décoratif.  Elle est harmonieusement installée dans la texture picturale, si  installée qu’elle en devient la quintessence nourricière.