El Hayani commence, dans les années 70, par développer une abstraction  lyrique marquée néanmoins par un graphisme aux contours imprécis mais  saisissants. Sa série sur L'homme nu, mise en œuvre à l'orée des années  2000, marque une mutation tant plastique qu'esthétique dans son travail.  Il y élabore un nouveau lexique pictural où les prémices de la culture  traditionnelle sont clairement bousculées par l'intégration maîtrisée  d'une figuration frontale. Le corps nu est toujours saisi debout et  cette posture exige la composition verticale. Dressé au milieu de nulle  part, sans visage, ce corps ne laisse transparaître nulle émotion.  Anonyme, solitaire, ce corps non incarné est peut-être une allusion au  destin de l'homme post-moderne voué à une existence esseulée et froide.